Finement joué

de Bernard Cogniaux

Une comédie « pur jus » pour les 20 ans du Théâtre Le Public !

Imaginons… Si un hôtelier décidait, sur un coup de tête et de déprime, de fermer son hôtel pour prendre quelques jours de vacances, ou pour s’arrêter… Si cet hôtelier se retrouvait contraint de rester dans son hôtel en se faisant passer pour un client… Mais si certains clients se faisaient passer également pour ce qu’ils ne sont pas ? Et si de mensonges en dissimulations, de quiproquos en malentendus, il devenait à la fois de plus en plus difficile de faire marche arrière, et de plus en plus impossible de rester crédible dans ses inventions ?

Mise en scène : Bernard Cogniaux

Avec : Patricia Ide, Cathy Grosjean, Michel Kacenelenbogen, , Claude Semal et Olivier Darimont

Une création du Théâtre le Public (2013)

PRESSE

Finement joué

MICHÈLE FRICHE

Le Public a 20 ans et ne se prend pas au sérieux, mais prend tout très à cœur ! On a une folle envie de tout mettre à l’envers, sens dessus dessous, et de s’en réjouir » : c’est signé Patricia Ide et Michel Kacenelenbogen, les patrons du Théâtre Le Public. Ils ont confié à Bernard Cogniaux l’écriture et la mise en scène d’un spectacle anniversaire, taillé sur mesure en forme de vaudeville loufoque : Finement joué ! On se lèche donc les babines !

S’il dérouille régulièrement vos zygomatiques et s’il recèle de jouissifs jeux de mot presque impossible à écrire (mais à entendre), source de quiproquos gros comme des ballons de baudruche, ce Finement  joué nous laisse un peu sur notre faim. Question de rythme ? Manque de folie ? Bernard Cogniaux avait prévenu : « Ceci est un objet de pur divertissement. » Dont acte. N’y cherchez pas le rire mâtiné de poésie drôlement désespérée, qui rendent l’écriture de l’auteur inégalable (A Table !, Tout au bord…).

Voici donc, flanqué de sa femme de chambre compatissante, un hôtelier pleurnichard en mal d’épouse qui a déserté son petit hôtel de province vieillot créé avec sa femme il y a 20 ans… Sic ! Et s’ils fermaient boutique quelque temps ? Raté : des clients débarquent. Difficile de quitter la maison, mais pourquoi pas se transformer en clients soi-même le temps de trouver une solution pour se débarrasser de tout le monde ?

La cascade de mensonges et de quiproquos est lancée et chacun nous réserve son lot d’apparence très trompeuse. Le vaudeville flirte ici avec l’intrigue (faussement) policière, mijotée à la sauce brusseleer, notamment par un Claude Semal assez hilarant. Finement joué est aussi ponctué d’allusions au théâtre, à ses 20 ans, à ses patrons, exceptionnellement réunis, aux côtés de Marie-Paule Kumps (mystérieuse, d’une ironie élégante), Olivier Darimont (ex-taulard, tous muscles dehors), Claude Semal (adepte de la ligne et du hameçon, prompt à pécher victimes et criminels), son épouse artiste au look d’anglaise bohême échappée de la série Barnaby (Patricia Ide), Cathy Grosjean, femme de chambre à la verve généreuse, et bien sûr Michel Kacenelenbogen, hôtelier nounours malheureux, dépassé par les événements, mais fin cuisinier (on aurait bien envie de goûter à sa poularde à la Montaigne parce que c’était lui, parce que c’était moi…!).

Chacun déploie sa palette plus ou moins burlesque et mouille sa chemise dans un décor unique de hall d’hôtel lambrisé, aux multiples entrées et sorties (sans portes) mais avec bruits de tuyauteries, et autres joyeusetés du quotidien.

Le Soir (12/11/2014)


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