C’est fatigant un mariage. Mais c’est beau. La mariée en blanc, et le marié comme un idiot, ils ont toujours l’air un peu idiots. C’est beau. On boit du vin, et on mange n’importe quoi, en riant. Et on parle. On ne sait plus à qui on a parlé. Tout le monde est beau. Sauf l’un ou l’autre naturellement. Mais on est content alors c’est pas grave. Coralie et son mari, ils se marieront parce qu’ils s’aiment vraiment. Et qu’ils ont envie d’avoir des enfants. Ca…
Il faut se lancer à l’eau. On a toujours un peu peur. Y en a qui ont très peur. Trop peur. La peur, c’est du poison. Ca épaissit le regard et alors tu mélanges tout, ce que tu as dans la tête, et la réalité. Et ce que tu as peut-être vu il y a très longtemps et que tu n’as pas bien compris et ce que tu crois qu’on attend de toi, alors que personne t’a rien demandé, ça devient une montagne et tu te dis que tu n’y arriveras pas.
On se met la barre trop haut. La vie, la vraie, c’est pas toujours si haut.
C’est comme on peut.
Des petits vallons, des creux, et beaucoup de sentiers finalement. Mais le long des sentiers, il y a aussi des mûres, et du sureau, des choses comme ça, des bonnes petites surprises quoi. C’est déjà pas mal.
La vraie vie, c’était pas si mal.
Si on regarde tout ce qu’on a fait. Il ne faut pas regarder ce qu’on n’a pas fait. C’est là de toute façon. A quoi sert ? Ressasser, on connaît ça… Mais si on a déjà un peu d’amour… c’est pas mal, un peu d’amour, à prendre et à donner. Il faut donner aussi naturellement. Dans ces trucs là, on ne perd jamais rien à donner. C’est le contraire. Paf, ça te revient.
“Ninette Courroux”, décembre 13